Pour les élèves passionnés 1 S

Math-en-folie/Mathinfoly, une école internationale d’initiation à la recherche en mathématiques et informatique pour lycéens qui se déroulera à l’École normale supérieure de Lyon entre le 22 et le 28 août 2016 vient de s’ouvrir.

École internationale d’initiation à la recherche en mathématiques et informatique pour lycéens

- https://mathinfoly2016.sciencesconf.org

Les dossiers de candidature sont à déposer pour le 28 mai. Pour la constitution des dossiers et plus de renseignements
https://mathinfoly2016.sciencesconf…

 Organisée par la Maison des mathématiques et de l’informatique de Lyon et le Laboratoire d’excellence Milyon, l’école accueillera principalement des lycéen(ne)s à  fort potentiel sur le point d’entrer en terminale scientifique, pour les sensibiliser à la recherche. Des élèves en fin de seconde ou néo-bacheliers peuvent aussi postuler. Francophone, l’école est ouverte à  l’international : parmi les quatre-vingt-cinq lycéens et lycéennes attendus, environ un tiers viendront de l’étranger.
Il s’agit d’un stage intensif d’initiation à la recherche, encadré par des chercheurs de haut niveau. Son programme a été conçu par un comité scientifique composé de Valérie Berthé (Université Paris 7), Vincent Calvez (ENS de Lyon), Étienne Ghys (ENS de Lyon et Académie de sciences) et Élise Janvresse (Université de Rouen). À partir de sujets importants du quotidien (biologie, sécurité informatique, transport), des ateliers encadrés en petits groupes montreront que les mathématiques sont partout et feront voyager les participants de la modélisation à  la résolution de problèmes. À la fin du stage, les participants présenteront les résultats de leurs recherches sous forme de posters et d’exposés.
Les participants seront sélectionnés par un comité de scientifiques sur la base de leur motivation. Leur implication antérieure dans des activités scientifiques intensives (par exemple des ateliers Math.en.jeans) sera valorisée.
Pour démocratiser le plus possible ce genre d’actions, des aides à la participation sont prévues. Des partenariats spécifiques (avec l’Agence universitaire pour la Francophonie, l’association Paestel, etc.) permettent la prise en charge de la taxe de participation et/ou des frais de voyage pour certains participants, notamment en provenance de l’étranger. Les organisateurs sont à la disposition des participants potentiels pour leur fournir des renseignements supplémentaires à ce sujet.

Le paradoxe de Monty Hall

Le problème de Monty Hall est un célèbre jeu de probabilités qui tire son nom d’une émission télévisée. On le qualifie de paradoxe, car la bonne stratégie à adopter nous semble souvent contre-intuitive.

Des expériences montrent d’ailleurs que même en répétant plusieurs fois le jeu, l’être humain a vraiment du mal à comprendre le truc, alors que le pigeon, lui, s’en sort très bien.

De là à conclure à la supériorité intellectuelle des volatiles, il n’y a qu’un pas !

Le principe du jeu

Le paradoxe de Monty Hall trouve son origine dans le jeu télévisé Let’s Make a Deal, diffusé aux Etats-Unis à partir de 1963. L’animateur Monty Hall y proposait le choix suivant.

Un candidat est présenté face à 3 portes : derrière une seule de ces portes se trouve un cadeau, alors que derrière chacune des deux autres portes se trouve un objet sans intérêt (typiquement : une chèvre).

  1. Le candidat choisit une de ces 3 portes, mais sans l’ouvrir;
  2. L’animateur (qui sait où se trouve le cadeau) ouvre une des 2 portes restantes, en prenant soin (si besoin) d’éviter la porte qui contient le cadeau (la porte ouverte par l’animateur révèle donc toujours une chèvre);
  3. Le candidat a alors le choix entre conserver sa porte initiale, ou changer pour pour prendre l’autre porte restante.

Que doit faire le candidat ? Conserver ou changer ?

Réfléchissez donc 5 minutes…

Une chance sur deux (ou trois)

En faisant un raisonnement rapide, on peut se dire qu’on a le choix entre deux portes, et qu’initialement chaque porte a autant de chance que l’autre de contenir le cadeau. Alors que l’on change ou que l’on conserve sa porte, on gagne avec une chance sur deux.

En réalité ce raisonnement est trompeur, et le vrai résultat est que la probabilité de gagner si on change est de 2/3 contre seulement 1/3 si on conserve sa porte initiale : on a donc toujours intérêt à changer !

On peut passer des heures à essayer de se convaincre de ce résultat. Voici l’argument le plus simple : si vous restez, vous gagnez si vous aviez au départ fait le bon choix (ce qui se produit dans un tiers des cas), si vous changez, vous gagnez si vous aviez fait au départ le mauvais choix (ce qui se produit 2 fois sur 3). Donc changer vous fait gagner dans 2/3 des cas.

Pour les sceptiques, la méthode la plus définitive consiste à dénombrer tous les cas, voire à faire une simulation numérique  (on raconte que le mathématicien Erdös dû faire cette simulation pour se laisser convaincre du résultat). Pour les sceptiques n’aimant pas les méthodes de physicien, la solution avec des probabilités bayésiennes.

Un problème pour pigeons ?

Pour quelqu’un qui découvre le jeu, une manière de trouver la bonne tactique, c’est de jouer une centaine de parties. On peut penser que si vous êtes un peu observateur, vous allez finir par comprendre que changer est en moyenne plus intéressant que rester.

D’ailleurs le pigeon lui fait ça très bien. C’est l’expérience qu’ont réalisé deux chercheurs en psychologie du Whitman College dans l’état de Washington (*). Ils ont soumis plusieurs volatiles à une version répétée du problème Monty Hall (où le cadeau c’est de la bouffe, car le pigeon est basique).

Ils ont alors observé qu’après plusieurs centaines d’essais, le pigeon a parfaitement compris que la bonne stratégie c’est de changer. Au début de l’expérience ils changent de porte dans 36% des cas, alors qu’à la fin de l’expérience (qui dure plusieurs jours), ils changent dans 96% des cas !

Homme VS Pigeon

Là où ça devient inquiétant, c’est qu’en soumettant des humains à la même version répétée du problème, ils ont observé que l’homme ne semble pas très enclin à apprendre de ses erreurs : après 200 essais les humains ne changent que dans 66% des cas. Le pigeon bat l’homme sans problèmes !

Il faut croire que dans cette situation, l’homme est pollué par son propre (mauvais) raisonnement, et continue de penser que changer ou pas, ça ne fait pas de différence.

En attendant, le pigeon, lui, se gave…

L’article :

(*) Walter T. Herbranson and Julia Schroeder, Are Birds Smarter Than Mathematicians? Pigeons (Columba livia) Perform Optimally on a Version of the Monty Hall Dilemma, Journal of Comparative Psychology (2010), Vol. 124, No. 1, 1–13.

Vous pouvez y lire en détail la manière dont on peut faire jouer un pigeon au problème de Monty hall avec des portes, des lumières et de la nourriture.

d’après un article de sciences étonnantes

Un voyage à L.A.

For the majority of kids, and most adults if they are willing to admit it, math is not the most exciting subject, but the Institute For Figuring in Los Angeles uses crafts to give abstract concepts a much-needed tactile element.

Margaret Wertheim, the founder of the Institute For Figuring and renowned mathematician, recognized the need to make math and science easier to understand for kids and adults alike by using a more hands-on approach. To this end she created a center where visitors can literally “play” with math and science concepts in the form of projects ranging from fractal models, to a precisely crocheted coral reef which displays the nature of hyperboles.

The Institute For Figuring also regularly hosts demonstrations, lectures, and activities for their ongoing exhibits. Abstract math and physics can cause real headaches but by mixing the science with crafting, art, and innovation the IFF makes some of those big ideas a bit more manageable.

Unfortunately, due to a fire the Institute is closed indefinitely while repairs to its building are being made.

Pas de chance vous serez obligé de revenir pour le voir! :lol: 

In Chinatown right near the 110 freeway exit from N. Hill Street.

Les maths ça sert à quoi????

 

Quatre groupes de personnes répondent à cette question

Une petite minorité (groupe 1) est absolument convaincue que cela ne sert à rien dans la vie de tous les jours et que cela ne sera d’aucune utilité dans l’avenir.

Une autre minorité (groupe 2) pense que cela ne sert qu’à vérifier sa monnaie à la boulangerie.

Une troisième minorité (groupe 3) pense que c’est important pour construire des ponts, des centrales nucléaires, anticiper les phénomènes … À cela le groupe 1 répond volontiers que certes oui, mais que peu de personnes souhaitent construire des ponts ou des centrales nucléaires, et faire de la modélisation économique ou météorologique. Pour leur part, cela ne les concerne pas.

Une quatrième minorité (groupe 4) y voit un intérêt crucial dans la vie de tous les jours, certains sans trop savoir pourquoi d’ailleurs.

Dans ce cas, pourquoi infliger l’apprentissage des mathématiques à tous les élèves ? Nous n’apprenons pas à faire la pâte feuilletée à tous les collégiens, nous réservons cela à ceux qui souhaitent devenir pâtissier… Alors ? À toutes ces minorités, qui ajoutées deviennent la totalité, je propose quelques pistes de réflexions :

Les maths servent à pouvoir apporter des preuves. Très utiles pour justifier une opinion dans la vie de tous les jours. “Je pense ceci car….”, “Mon client est innocent car…”

Les maths servent aussi à :

  • Vérifier sa monnaie à la boulangerie… C’est vrai !
  • Cuisiner (proportionnalité des recettes).
  • Voyager (notion d’échelles, de distances, de vitesse, de temps).
  • Anticiper ses paiements d’impôts.
  • Équilibrer un budget familial.
  • Faire des listes d’arguments qui prouvent l’utilité des maths.
  • Devenir plus intelligent. (est ce vraiment nécessaire?)
  • Perdre moins que les autres au casino.
  • Construire des ponts, des avions, des smartphones…
  • Faire des sondages.
  • Comprendre son banquier et pouvoir négocier…
  • Couper équitablement une tarte  en cinq parts, (pas facile ça !)
  • Préparer le monde de demain : pyramide des âges, démographie…
  • Bricoler (savoir construire un angle droit, connaître les unités, acheter la bonne quantité de peinture).
  • Décrypter des codes secrets ou les inventer.
  • Savoir repérer les faux lancers de 100 piles ou face (probabilité de suites de piles).
  • Comprendre un peu ce qui se passe dans l’univers.
  • Se repérer dans le métro (si, si) !!
  • Construire les tours les plus hautes du monde.
  • Stabiliser la tour de Pise.
  • Prévoir des (fausses) fins du monde avec l’alignement de planètes.
  • Connaitre le poids d’un steak, le prix d’une moto, la vitesse d’un avion, le salaire d’un prof…
  • Créer des algorithmes, organiser, calculer, inventer, prouver que son imagination est fondée ou non…
  • …. Et bien d’autres encore !

Bref, vous avez compris, ça sert à tout, ou presque. Ce n’est en revanche pas très utile en amour sauf à évaluer ses chances de réussite lors d’une rencontre. (Probabilités complexes donc résultat hasardeux.) Disons pour résumer que les mathématiques permettent de mieux comprendre le monde dans lequel on vit. D’y participer, d’être capable d’imaginer des modifications, d’avoir un langage commun avec d’autres habitants très différents de nous.

C’est la définition de la citoyenneté ça, non ?